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FAMAS F1, L’ARME DES « 300 DERNIERS METRES »

En service depuis 1979, le FAMAS F1 aura été le premier et le dernier fusil d’assaut national adopté par l’armée française et construit en France. Il survivra peut-être quelques années avec la version surbaissée du combattant du futur, le Fantassin avec Équipements et Liaisons Intégrés en attendant l’arrivée d’un successeur. Après l’arme sera … européenne, en l’occurrence allemande à ce jour (2020) avec le HK 416, version germanique améliorée du médiocre M 16 américain.

Nous ne ferons pas l’étude de l’arme (description, fonctionnement). Celle-ci est décrite dans l’article de Arnaud Lamothe disponible sur ce même site. Nous allons nous attacher à son usage. N’oublions pas sa destination. Il est d’ailleurs intéressant de se replonger dans les publications antérieures notamment pour se remettre à l’esprit toute l’effervescence qu’avait causé l’adoption du « clairon ». Le surnom ne lui est pas resté, fort heureusement. La désignation « FAMAS » va rejoindre les « MAT », « PM », « FSA », « 49/56 », la « NANA » difficilement évitable par le bon esprit français pour l’AA 52, « FR », « F2 » historiques. Ce sont les noms donnés par les utilisateurs, les soldats, plus simples ou moins enclins à la fantaisie, et peut-être quelque part plus justes.

Ce fusil d’assaut est l’héritier de la lignée d’armes étudiées pendant plus de dix ans en France qui va aboutir avec le FA MAS Type 62, utilisant la 7,62 x 51 (Photo1). Cette cartouche devait d’ailleurs le condamner indirectement pour cause de retrait de l’OTAN, même si l’évènement n’est pas tout à fait concomitant (1965), et surtout pour sa trop grande puissance pour une munition qui serait voulue intermédiaire dans l’esprit américain, ceux-ci voulant conserver les mêmes hausses jusqu’à 600 m que celles obtenues avec leur cartouche des deux GM, la 7,62 x 63 (30.06). La réponse US aux STG 44 allemands et AK-47 russes sera le M 14, développement logique de l’inachevé Garand. Les nouveaux serviteurs belges et allemands avec le FAL et le HK G3, inaugureront la génération des fusils toujours dit « d’assaut », mais entérinant par là le 7,62 x 51 comme cartouche standard … « intermédiaire ». À noter chez HK, la version 33 en 5,56 x 45 mise au point dès … 1963. En France, les instances préféreront par choix budgétaire conserver l’armement en place, surtout que le système 7,5 x 54 (MAS 36, FSA 49 et 49/56, FM 24/29, AA 52) était cohérent par rapport à un fusil d’assaut en 7,62×51 peu maîtrisable, la cartouche n’apportant également rien de plus d’un point de vue balistique. La France mobilisant encore un million d’hommes, l’introduction d’une cartouche supplémentaire et d’un fusil d’assaut en nombre relatif  (+/- 120 000, nombre envisagé  à l’époque) n’était pas très cohérent.

C’est la cartouche, comme l’Histoire l’a démontré tout au long de son cours, qui règle le débat. Le problème a toujours été plutôt quoi tirer et comment, que « avec quoi ? ». Le début de l’étude sur le futur fusil d’assaut coïncide avec la recherche de la vulnérabilité. C’est le coup au but qui est au centre des préoccupations des recherches pour « le fusil post 70 ». La MAT travaille comme à son habitude sur le tir automatique et l’atteinte multiple avec les armes tri-tubes. La MAS explore, entre autres, l’ergonomie comme solution possible, mais sans vraisemblablement grande perspective. Tranchant avec une architecture conventionnelle elle va reprendre les prototypes MAS 54 et 55 qui avaient déjà adopté une configuration ramassée appelée actuellement « bull pup ». Le particularisme essentiel étant de positionner  le chargeur à l’arrière de l’arme pour en raccourcir la longueur tout en conservant un canon « normal ». La STA (Section Technique de l’Armée) préférait un système type FAL à emprunt des gaz réglable, eu égard à une réticence relative à la culasse retardée et l’amplification de l’inertie générant des problèmes d’extraction suivant le type de l’étui, d’usure de l’arme et d’environnement. La MAS avait également étudié une version classique pour son nouveau fusil.

Le créateur

Il s’agit de l’ingénieur militaire de l’armement, à l’époque de 1re  classe, équivalent au grade de colonel, Paul Tellié (Photo 2). D’origine officier d’active et ancien de l’Armée d’Afrique, il est rentré à la MAS en 1954 par recrutement latéral, il fera sa carrière au Service des Études et le dirigera à la suite de l’ingénieur militaire des travaux Massacrier (recrutement interne), père du MAS 36, du MAS 44 et 49, et du lancement de l’étude sur les fusils d’assaut. Nous devons à M. Tellié, principalement au niveau de l’arme individuelle du combattant, la modification du MAS 49 en MAS 49/56 par adjonction d’un nouveau lance-grenade tirant la « grenade à empennage de diamètre interne de 22 mm » où certains confondent le diamètre du tube venant s’enfoncer sur le canon et le calibre de la munition, le diamètre de la partie active de la grenade par analogie à celui d’une balle.L’usinage a également été amélioré, notamment par la diminution du nombre de coins d’appui réglant la feuillure et une culasse unique (marquée d’une étoile). Paul Tellié a réalisé aussi le FA MAS Type 62, le FR F1 à la demande du général Le Puloch (CEMAT) et non du général Ailleret (CEMA) l’artisan de l’atome dans les armées, puis plus tard le FAMAS. Autant dire que ces deux ingénieurs sont à l’origine d’une grande partie de l’armement individuel français de la deuxième moitié du XXe siècle. Ainsi que toute l’équipe ayant travaillé avec eux, comme le soulignait toujours avec insistance M. Tellié lors d’un entretien en décembre 2005 en compagnie de Jacques Barlerin.

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    *Nous aussi nous détestons les spams

    Pierre Breuvart

    Tireur. Collectionneur. Militaire de formation. Retraité après 22 ans de service. Réserviste Gendarmerie Nationale (Instructeur tir toutes armes).

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