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1 - Avant Propos

Manufrance, 1885-1985

R.I.P.

« Bien faire et le faire savoir », la devise de la « Manu » est le résumé de cette entreprise exceptionnelle à l’image de ce que la France a su créer en ces temps révolus…

Emblème de l’entreprise française par sa dimension et son extraordinaire organisation Manufrance, plus exactement la « Manufacture française d’armes et cycles de Saint-Étienne » jusqu’en 1911 est une des premières entreprises à proposer un véritable service de vente par correspondance mondiale. En 1970, 1 500 000 foyers reçoivent le catalogue. À l’heure où la bureautique se résumait à la plume et l’encrier, il est difficile pour nous, utilisateurs inconditionnels de l’ordinateur, d’imaginer l’ampleur de l’organisation nécessaire. Comment réussir cela… ? Probablement avec 150 employés en 1889, plus de 2 000 en 1905 et 4 000 en 1947… Le tout dans 40 000 m2 de bâtiments qui s’étendront jusqu’à 125 000 m2…En 1902, une centrale électrique est construite afin de fournir la puissance électrique nécessaire à l’usine !

Chose impensable à ce jour, il ne faut pas oublier que La Manufacture était avant tout une entreprise de conception et fabrication d’armes… En 1970, Manufrance fabrique plus de 70 % des armes de chasse françaises. Il en est produit 80 000 en 1973…

Parallèlement, en 1885, est créé le magasine « Le Chasseur Français » un périodique sur le monde de la chasse. Près de 450 000 exemplaires furent diffusés en 1939 et jusqu’à 815 000 en 1973. Après avoir plusieurs fois changé de mains, le magazine reste présent dans les kiosques 135 ans plus tard… maintenant également en version numérique.

La fabrication des armes faisant partie d’une vie normale à cette époque il était logique de diversifier les productions vers les « cycles » récemment découverts, mais également multiples articles de pêche, de chasse, les machines à coudre et tout cela sans compter la myriade d’objets de la vie quotidienne. Le tout livré sans distinction de distance et à disposition dans tous les foyers via le catalogue « Tarif Album » nom du catalogue à ses débuts. La Manufacture c’était surtout et avant tout des dizaines de magasins en France : Rouen, Paris, Avignon, Toulouse, Nantes, Lille, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Nancy, Troyes, Valence, Lyon, Nice, Marseille,  etc, et des centaines de magasins dans les « colonies », mot proscrit aujourd’hui par certaines idéologies. Force est de constater qu’elles ont participé à un certain rayonnement de la France à travers le monde.

Le 17 Octobre 1885, Etienne MIMARD et Pierre BLACHON rachètent la « MANUFACTURE FRANCAISE D’ARMES DE CHASSE MARTINIER-COLLIN » qui devient « MANUFACTURE FRANCAISE D’ARMES DE SAINT-ETIENNE ».

En 1929, la crise et la multiplication des taxes et des impôts sur la société assène le premier coup dur à la Manufacture. S’en suivent les grèves de 1937 et la Seconde Guerre mondiale pendant laquelle Étienne MIMARD refuse toute collaboration avec l’occupant. Au décès d’Etienne MIMARD le 19 juin 1944, celui-ci lègue ses actions à la Ville de Saint-Étienne plutôt qu’à ses employés : pourquoi ? conflits ? Bien difficile à dire maintenant et de l’extérieur…

Par la suite, l’élargissement de la Communauté Économique Européenne n’aide pas les affaires, surtout lorsqu’il faut y rajouter la concurrence asiatique. 1975, 1976, 1977, 1978, le premier choc pétrolier diminue la consommation des ménages abaissant les ventes, la colère gronde dans les murs de la Manu, les premières manifestations s’éveillent… 1979, première liquidation judiciaire. À compter de cet instant, rien n’arrêtera plus la fin de la Manu en 1985 .. 1988 est créé la SARL « Manufacture française d’armes de Saint-Étienne » qui n’est plus que l’ombre de la Manufacture française d’armes et cycles de Saint-Étienne…

Qui n’a pas passé des heures à feuilleter « Le catalogue » à ces époques où nous les recevions encore dans notre boîte aux lettres ? Les amateurs d’armes rêvaient devant les lignes avant-gardistes des « Reina » derniers modèles, des « Rapid », « Falcor » ou autres « Perfex », devant la « puissance de feu » des pistolets 22LR « Unique » ou bien encore la singulière « Buffalo mitraille » avec son original canon à plusieurs âmes ! Il en fallait peu pour se perdre dans la gamme des outils d’atelier proposés et jamais vus dans nos magasins de proximité. On y trouvait les objets de tous les jours, des objets inconnus aux destinations évidentes pour les initiés mais également les objets issus des dernières évolutions technologiques. Bref, parcourir le « Manufrance » dans l’appartement de ville ou dans la cuisine d’une ferme reculée dans la campagne faiblement éclairée par les 20W de la « lumière » de la lampe à incandescence, cela restait une ouverture vers le rêve et l’accès au « modernisme » ! Cela se faisait parfois à l’écoute de la TSF avec le logo « de la Manu » directement taillé dans la masse du bois du poste radio… quand le budget permettait cet achat onéreux

A travers ces quelques catalogues que vous pourrez feuilleter ici grâce à notre visionneuse « dernier cri » comme l’on aurait pu dire au temps de la Manu, vous pourrez apprécier l’ampleur de ce qui n’est pas imaginable avant de l’avoir vu… Un modèle français aujourd’hui « mondialisé » … copié mais pas égalé…

Nous espérons pouvoir rajouter de nouveaux catalogues, à notre disposition, mais ceux-ci restent à numériser…

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